Hier soir, nous sommes arrivés au refuge Sapienza de l’Etna, « refuge » du CAI, avec restaurant, cafétéria , parking, chambre pour deux avec salle de bain… bien loin des refuges du CAF dans l’Oisans, mais nous sommes plus dans un endroit touristique d’excursion qu’en montagne. En hiver, le téléphérique dessert 4 remontées et 14 kms de pistes de ski. En 2021, la station n’a été ouverte qu’une vingtaine de jours, mais skier à 2800 m dans les fumerolles et en regardant la mer doit valoir le coup. La dernière éruption date de février dernier, mais la semaine dernière, il y a eu des petites coulées de lave. La montée au dessus de 2500m se fait donc obligatoirement avec un guide, aussi, on réserve une montée dans un groupe (tout ce qu’on aime) pour le lendemain.
Ce matin , départ prévu à 9h, effectif à 10h car il faut équiper tout le monde (quelques uns du groupe sont quasiment en tong et short/tee-shirt pour aller à près de 3000m) chaussures de marche, vestes d’altitude, casques et prendre le téléphérique. Le temps n’est pas terrible, on sera vite dans les nuages. Le télécabine nous monte d’emblée dans les champs de lave et nous comprenons alors les dimensions de ce volcan en boucler surmonté d’un stratovolcan : 7 cratères principaux, 120 bouches ou petits cratères en tout. Les coulées de lave récentes sont prédominantes sur les versants sud et sud-est ces dernières années et le cratère sud-est devient le plus sommet de l’Etna à 3357 m. Les coulées descendent largement en dessous de 1000m et s’étalent à perte de vue. Sa superficie est de 1250 kms carrés et son diamètre de plus de 60 kms ! À titre de comparaison, le diamètre du piton de la fournaise à la Réunion est de la moitié… Mais l’Etna est vieux de 600.000 ans.
Après le téléphérique et un peu de 4×4 dans la lave, nous allons marcher 4 heures avec Manuolo, notre guide venant du val d’Aoste et qui fait de plus en plus l’Etna et le Stromboli car la fonte des glaciers dans les Alpes rend les courses de neige et mixtes de plus en plus difficiles et dangereuses. Il nous guide à travers les cratères secondaires dans le nuage en nous montrant plein de détails : la glace omniprésente sous les cendres qui sont un bon isolant, les coccinelles qui pullulent à 2800m, les bouches d’air chaud qui enflamment spontanément une feuille de papier, les bouches de gaz, la formation des bombes volcaniques, etc…
Comme depuis notre départ, la chance est de notre côté (humour habituel de JP) et nous essuyons un orage de grêle. Retour un peu précipité à cause des orages qui menacent et qui tournent autour de nous, mais de belles vues et de bons souvenirs de ce paysage lunaire et noir. Un petit rappel de notre voyage de noce en Islande, les glaciers et le froid en moins.
Et au retour, on tombe sur une expérimentation d’une équipe scientifique allemande qui teste un rover pour l’ESA et une prochaine mission lunaire !

Arrivée à Notto, ville baroque sicilienne inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.