Boa Vista, « une parcelle de désert dans l’Atlantique », une île presque plate quand on la découvre par la mer. elle possède le charme des beautés tranquilles un peu comme l’île de Sal.
Accueil typique du cap Vert avec le sourire de Zelito qui nous accueille pour la prise d’une bouée dans le port où les barques de pêche prennent presque tout la place entre le quai du cargo ravitailleur et le récif où la grande houle d’atlantique brise au ras des bouées. Atmosphère indolente, beau mouillage bordé d’une grande plage de sable blond à l’opposé des Iles de l’archipel au sable noir. Sal Rei ( sel
Des Roi) est un petit port de pêche ( le seul de l’île côte sous le vent ) actif matin et soir, quelques complexes touristiques de luxe sur les plages. Boa Vista c’est aussi la Mecque Cap Verdienne du kite, Windsurf et wingfoil.
Le vent est off shore et varie entre 10 et 20 noeuds selon les jours😘
Premières sessions de Wingfoil avec les bateaux déjà rencontrés à Sal et retrouvés ici après notre détour à Sao Nicolau.
On navigue et on progresse ! Encore quelques séances et on volera c’est sur!

Chaque soir les barques des pêcheurs entament une ronde autour de Talulah pour pêcher des petits poissons qui foisonnent, qu’ils gardent vivants dans des viviers de fortune , appâts pour la pêche de la nuit ou du lendemain. Un régal pour les yeux : c’est un véritable ballet autour du bateau. Il s’interpellent, rient …. Et ramènent des centaines de petites sardines.
Au matin, c’est leur retour et toutes les barques sont chargées de thon, saumon,mérou ….et c’est au tour les femmes qui prennent la direction des opérations au marché aux poissons. Hygiène sommaire mais poissons hyper frais, découpés comme on le souhaite et prix dérisoires.
Pour les visites ,comme à Sal il vaut mieux prendre un taxi ou un Aluguer pour découvrir l’île, car les routes sont pavées jusqu’aux villages puis ensuite se transforme en pistes défoncées , et se poursuivent en sable dans le désert de dunes . La signalisation est totalement absente .
Avec les équipages des bateaux du mouillage, Zelito nous organise la visite de ses coins préférés de Boa Vista. Et c’est parti pour une journée assis dans la benne du pickup !
Plages où pondent les tortues, immenses et magnifiques avec un sable blanc, elles s’étendent du nord au sud sur la côte ouest. Plages sauvages où les vagues déferlent, des dunes à l’infini, bancs de sable au large ou la houle brise avec fracas (le banc d’Arguin et le radeau de la Méduse ne sont pas loin), petites falaises sculptées par les vagues des tempêtes de sud, dunes et savanes sèches et acacias qui rappellent le Sénégal : nous avons vraiment débarqués en Afrique !
Et la fin de journée dans le micro désert de Viana au centre de l’île renforce cette vision: des dunes d’un sable fin et rosé, apporté par l’harmattan (vent d’est) au fil des siècles, que l’on foule pied nus comme une caresse….
Mais l’indolence ne doit pas faire oublier l’hiver: brusquement le vent vient du nord-ouest, la houle grossit et déferle jusqu’au port, le ciel s’assombrit, quelques gouttes de pluie… La mer se rappelle à nous pendant 2 jours bien gris. On migre vers le mouillage sud mieux abrité de la houle et dès le retour du soleil les heures de Wingfoil s’enchaînent pour Coco, jusqu’au coucher de soleil plongeant dans la mer vers l’ouest qui nous appelle.
Le temps passe insensiblement, c’est déjà le moment de ce rapprocher de Mindelo dans l’île Sao Vicente pour le départ de la transat. Derniers bords de wing, dernières courses en annexe, rangement du bateau et départ à 4 heures du mat’ pour Sao Nicolau pour une étape intermédiaire. Adieu Boa Vista, le sourire de Zelito, sa sérénité, son eau turquoise et ses plages de sables blond.

 

 

Jean Pierre