Nous avions prévu de quitter Barbuda ce lundi 5 février dans après-midi, avant l’arrivée d’un vent d’ouest pour rejoindre Saint-Martin. On profite de la dernière journée avec du vent d’est . Réveil à 7heures , brassés par la houle d’ouest déjà là, et on décide vite de partir, après la majorité des bateaux du mouillage partis dès 5 heures du matin. Nous prenons le temps d’un bon petit déjeuner,  et passons au moteur à travers les récifs de corail qui cernent le mouillage. Un ris dans la GV, génois plein, c’est parti pour 90 miles de vent de travers, entre 15 et 20 noeuds de vent.

Cata Rocket est fidèle à lui-même: on cherche un peu les freins à 10-14 noeuds de vitesse suivant le vent, rattrapons tous les bateaux partis avant nous (sauf de 5h du mat, il ont quand même 4 heures d’avance pour 10h de nav’ !). Au large de Saint-Barthélemy, on prend même le 2° ris après avoir roulé le génois à 1/2 pour ne pas surcharger Talulah dans une mer qui devient hachée. Bilan de cette belle journée : 87 miles en 9h, plus de 9 noeuds de moyenne, arrivée au coucher du soleil pour mouiller dans la baie de Marigot, bien abrités du vent annoncé, mais pas de la houle qui va nous faire rouler pendant 3 jours (et oui, même les cata peuvent rouler au mouillage houle de travers ! Mais c’était largement pire pour es monocoques voisins …).

C’est avec le soleil couchant qu’on découvre la baie de Marigot. Au nord le port de commerce ne nous tente pas trop. Plus au sud devant le canal permettant de passer sur l’étang le mouillage est plus agréable. On y passe au final une semaine à l’abri de l’ouest . Entre deux jours de pluie ( on se croirait en Bretagne) on découvre Marigot, ses maisons créoles , son carnaval. Des rues commerçantes ( on est en zone détaxée) largement destinées au touristes. Mais ça reste plutôt sympa. Sur le port près de la marina les lolos classiques où on mange une cuisine créole simple a des prix raisonnables. On retrouve aussi les bateaux copains, croisé à Antigua et Guadeloupe et c’est l’occasion de passer de belles soirées.

La fenêtre météo pour commencer à redescendre sur la Guadeloupe étant courte, uniquement le vendredi 16/2, on décide de profiter des mouillages de la côte au vent de Saint-Martin. Dans l’après-midi du mardi, on arrive pour mouiller à l’îlot Tintamarre qui nous enchante tout de suite. Peu de monde (5 bateaux, une plage de sable ocre, de ton chaud, encadrée de beaux rochers….. le plus beau mouillage pour nous de Saint-Martin. Nous y passons une belle soirée. Le lendemain mercredi, on mouille en face dans Orient Bay, grande baie bien abritée de la houle, eau cristalline, peu de monde malgré la saison, très agréable. Malheureusement, il n’y a pas assez de vent pour que Coco s’envole en Wingfoil. Départ le lendemain pour un mouillage sauvage à l’ile fourchue, au nord de Saint-Barthelemy, pour être plus proche de saint Kitts et Nevis, iles que nous rejoindrons dans la fameuse fenêtre du vendredi. Mouillage sur bouée, isolé, calme, dans une crique au sein d’une île déserte volcanique. Avant le coucher du soleil, nous nageons avec les tortues et les raies qui planent lentement entre 2 eaux sous le bateau. Belle ambiance ! On est conquis par ce mouillage, isolé de l’agitation touristique et bobo de saint Barth juste à coté. La fenêtre du lendemain est confirmée, pour descendre sud-ouest vers les îles volcaniques de Saint-Kitts et Nevis. A nous les « so british Islands » et leur paperasserie à préparer avant d’y accoster. En effet, à chaque arrivée par la mer dans un nouveau pays, il faut remplir  3 dossiers de clearance (entrée du bateau), immigration et autorité portuaire à remplir pour chaque île sur des sites internet différents, documents à envoyer et à imprimer pour les présenter avec les passeports et les papiers du bateau en aller/retour entre 3 bureaux de fonctionnaires tatillons mais très corrects en général, le tout évidemment pour récolter des taxes à chaque bureau ! Le laxisme français de la Guadeloupe est bien loin, avec un document unique à remplir sur le site internet des douanes dans une marina ou même chez un commerçant !