L’ACCUEIL DES SICILIENS : sans aucun doute, la meilleure surprise  de notre escale forcée.
A la marina Poseidon, dès que notre problème de moteur est connu, tout le monde s’est mis en quatre pour nous aider à placer le bateau et trouver un mécano. Les marinero sont tous disponibles en permanence, super gentils, en particulier Alessandro, qui fait tout dans la Marina et parle bien l’anglais; il négocie pour nous le prix de la place (il le refera au bout d’une semaine vu le total attendu), téléphone aux mécanos, sert d’interprète, donne les tuyaux pour trouver les magasins, nous remonte le moral par sa gentillesse, etc… un séjour forcé qui se déroule très bien pour nous et le bateau. Nous allons retrouver cette gentillesse et cet accueil partout pendant notre séjour en Sicile, chez le loueur de voiture, les loueurs de B&B, le plombier (et oui, on va faire de la plomberie en bateau, explications + tard), etc…… : au total, l’accueil que nous avons eu ces dernières années aux Baléares et en Sardaigne et qui a disparu chez nous et en Corse.

DÉCHETS, TRI ET POLLUTION : comme en Sardaigne, 6 voire 7 poubelles différentes. Il faut bien gérer son tri en amont; dans les lieux publics, les poubelles vont par 3 couleurs (voir photo). C’est joli comme tout. Par contre, les poubelles s’amoncellent en ce moment en Sicile, peut-être une grève des éboueurs ? On connaît bien ça à Marseille. La mafia est souvent impliquée dans les marchés des ordures et nous sommes en Sicile…..

Les FIGUIERS DE BARBARIE : les Siciliens les épilent : parfaitement, ils enlèvent les épines une à une. C’est super dans les chemins quand on est à pied ou en vélo , ils sont tout lisses ( les cactus, pas les Siciliens); c’est joli et safe.

PASSAGER CLANDESTIN : qui est insulaire (sarde? sicilien?), nocturne et bouffeur de cloisons de bateau et de tuyau PER d’eau chaude ? Un mulot de belle taille, sans doute embarqué en Sardaigne et qui s’est manifesté à notre arrivée en Sicile. On le découvre par hasard un matin dans le placard poubelles et c’est parti pour 8 jours de galère. Car ce mulot (25 grammes à tout casser) est un warrior qui résiste à tout, est anti-végan car il ne mange rien de comestible. Les provisions de base (sucre, pâtes, farine, riz, fruits, etc….) ne sont même pas touchées. Il se nourrit exclusivement du bois des cloisons et des tuyaux d’eau chaude en PER. On a donc une belle fuite d’eau dans les fonds car le circuit du chauffe-eau est percé !!! On trouve en urgence un magasin de plomberie. Mais essayez d’expliquer en italo-anglais que vous avez une fuite dans bateau car un mulot sarde qui bouffe les tuyaux !!les amis du plombier, appelés en renfort pour la traduction ont bien rigolé.
La guerre est donc déclarée :
– 2 tentatives de chasse dans le bateau après essayé de tout fermer pour le confiner et l’achever, mais c’est impossible : il y a toujours un trou ou une fente par où il passe. D’où des cavalcades effrénées avec un mulot bondissant de paroi en frigo ou de placards en planchers et nous s’étalant derrière pour essayer de suivre : échec.
– on achète de la colle à rat sur les bons conseils de l’épicier chinois (le même que dans Lucky Luke), à mettre aux endroits où il passe pour le piéger. Bilan : ça colle de partout dans les fonds de coffre et placard, mais le mulot passe toujours à côté. Pire : il arrive à bouffer le fromage mis au milieu d’une mare de colle et c’est parti pour un tour de ménage pour enlever la glue : 2eme échec.
– on achète un gros sachet de plaquettes bleues de poison anti-rat et on en met partout. On part se changer les idées à l’Etna, Syracuse et Notto (vous avez déjà suivi tout çà) et on revient le dimanche 19 au bateau, persuadés que le warrior sarde est occis. Que nenni : il est bien vivant et à ch… des crottes bleues partout, bouffant un oreiller et encore du bois. Trop, c’est trop : Corine en fait une affaire personnelle : grand ménage, on vide tout et on retrouve le mulot toujours dans  le local poubelle (vide, on ne laisse rien traîner dedans, le sarde bouffe les pots de yaourts et que des plastiques). Il a l’air bien fatigué de ses croquettes bleues. On veut bien le laisser mourir tranquille sous surveillance, mais il résiste en se débinant encore une fois dans les fonds. Lundi 20: armistice le matin, car c’est le jour de démontage du moteur: il se tient tranquille. Le soir, on décide d’une euthanasie sauvage, mais nouvelle fuite et nouvelle angoisse car le lendemain on doit partir aux îles éoliennes. Et si le mulot antivegan résistait au poison qu’il avale depuis une semaine et bouffait un tuyau de gasoil avec un bateau rempli de gasoil au retour ?? Le mardi 21 juin, avant même le café (c’est dire que les cerveaux ne sont pas encore connectés pour l’équipage), on retrouve le warrior dans la poubelle: ni une ni deux : embrochage sauvage en direct. L’animal se défend mais il a enfin son compte. On peut prendre le café, préparer notre départ pour Vulcano et oublier cette semaine pourrie par un rongeur bouffeur de tuyau !!!! Conclusion de Corine qui se moque bien de mes superstitions : mieux vaut un animal à grandes oreilles qu’un mulot ou un rat, car on peut mieux l’attraper et surtout on a jamais vu un cousin du lièvre faire l’équilibriste sur une amarre pour grimper dans Talulah.

Corine Lavieille