1. Transat, première semaine
Premier jour, samedi 2 décembre
Départ sans anicroche du ponton, avec les au-revoir de Yann et Isabelle, et de Pascal notre voisin de ponton redécouvert après une première rencontre à Sal. Mise en place de l’hydro, on hisse la grand-voile et on déroule le génois pour traverser vers Sao Antao.
Le vent est faible, on tente l’asymétrique et vite, c’est le grand spi symétrique qui le remplace. On fait plusieurs empannages pour éviter le devent de Sao Antao. Un filet de rouget-ratatouille nous récompense pour le déjeuner. Un banc de dauphins vient nous souhaiter bonne chance pour la transat. Le soir arrive sous un ciel voilé et un peu nuageux.
Le vent tourne un peu dans la nuit et on décide d’empanner. Brillant idée qui se solde par un splendide coquetier du spi, qui se refait 3 fois pendant qu’on le défait, car le pilote décide un black-out pendant le premier empannage ! Tout rentre dans l’ordre avec Coco à la barre et JP l’avant et l’envoi du génois dans le vent qui monte règle le problème. L’action sur le trampoline a dû être intéressante vue d’en haut !  Dodo et quart de veille pour nous deux.
C’est un alizé un peu faible, moins de 14 noeuds qui nous accompagne les jours suivants. Le ciel est gris et nuageux. On essaie toutes les voiles de portant dans l’énergie du désespoir 😭 mais rien n’y fait. On se traîne à 6 noeuds. Heureusement la mer est belle et la houle est longue ! La vie à bord s’organise : je cuisine a l’avance pour les jours suivants car l’alizé doit se renforcer. ceviche de mérou, poulet coco, choucroute ( une vraie faite maison 🏠) : on ne rigole pas ! La raison c’est qu’il n’y a pas  beaucoup de choix de légumes au cap vert . Choux, courgettes,, potimaron , tomates. Et that’s all.
On prend nos quarts chacun notre tour de 20 h a 8 h . On a décidé de quart de 3 heures . En pratique pas de bateaux 🛥️. En 6 jours on a croisé un cargo et 2 voiliers. Drôle d’impression cette sensation d’être seul au milieu de l’océan. …surtout la nuit quand Talulah vogue dans le noir.
Depuis deux nuits on essuie des grains . Branle bas de combat pour prendre un ris dans la grand voile et rouler le  gennaker pour le remplacer par le génois. Bilan on va beaucoup plus vite la nuit que le jour.
Les quarts la nuit sont facilités par le radar qui nous matérialise l’arrivée des grains ( maintenant qu’on a compris les réglages!). Le traceur extérieur est renvoyé sur l’iPad à l’intérieur ce qui permet de la couchette de veille d’avoir accès à toutes les infos de navigation.
C’est plus cool. 😉
Quand on a la chance d’avoir un ciel étoilé, sans nuages c’est juste magnifique. Pas de pollution lumineuse.
On a aussi la chance d’avoir Starlink et avec la bof on surfe sur internet, on téléphone 📞. C’est comme à la maison. Tous les matins on prend la météo et je réactualise le routage. On devrait arriver le vendredi 15 a l’aube après 13 jours de traversée.
Jean-Pierre lui s’est découvert une âme de poète .Chaque jour à son adage, quand ce n’est pas pour décrire une situation ( exemple: pipi du matin détend le marin😂)
Je vous laisse découvrir ses notes journalières ✍️
J2 dimanche 3: « Ciel gris et nuageux, marin ronchoneux »c’est un alizé faible qui nous accompagne
On se console avec un ceviche de mérou au déjeuner.
J3: lundi 4: « Assymetrique en l’air, se déroule avec misère »
Toujours temps maussade, et (encore) un problème avec le spi asymétrique qui se déroule  à l’envers trop tôt. Bilan, on le récupère péniblement à moitié dans l’eau bien emmêlé et zou , dans le sac jusqu’à l’arrivée 😭😭
J4 mardi 5 :  »Planté dans la pétole, le marin implore Eole ! »
Pétole, pétole, on se traîne malgré le gennaker qui peine à se gonfler avec la houle nous secoue.
J5 mercredi 6: « Avec soleil et vent, le marin a son content »
Enfin du soleil et plus de vent !  Mais le vent reste instable et assez faible pour dérouler un beau sillage. Ménage, routage, matelotage, poulet coco  (🌴, pas Corine) et sieste.
J6 jeudi 7: « nuit avec grains, prends un ris comme  ou rien »
Pas grain-chose de neuf; on apprend l’alizé, qui mollit tous les après-midi et se renforce soir et matin. On finit le poulet sauce coco. Empannage la nuit à la frontale, on roule et déroule génois et gennaker, ou on prend un ris dans la GV selon la force du vent, l’équipage est rodé. Premier grain de nuit, on comprend vite qu’il vaut mieux réduire trop tôt que trop tard!!!
J7 vendredi 8: « alizé puissant, surfs grisants »
Après une fin de nuit à slalomer entre des gros grains bien pluvieux avec l’aide du radar, l’alizé s’installe bien avec un beau soleil, et la houle du nord-est. Vent réel 20 noeuds, 15 en apparent, 8-16 noeuds de vitesse selon les vagues sous GV 1 ris et génois. On passe les premiers 1000 miles de la transat, cosy à l’intérieur de Talulah pour échapper au bruit du vent et des vagues. L’hydrogénerateur nous gave d’électricité pour le dessal’, le pilote, l’eau chaude, et le radar la nuit. On peut même faire des machines à laver et utiliser le micro-onde !. Starlink est très efficace, et reste branché en permanence pour la météo, les communications ……. et les webcams de ski de fond de Gap et du Vercors pour Corine ⛄️⛷️. On s’amuse à faire régater Talulah avec ses clones virtuels de chaque routage quotidien. Au dessus de 20 noeuds, on gagne à tous les coups !💪.